La rue semble rebondir sous son pas souple et rapide. Longiligne comme un trait d’esprit, Jay Alansky arpente Paris, Londres et New York à la recherche de livres d’art , de musiques rares et de beaux regards (pour la rime, mais pas seulement). Dandy ? Sans doute…Mais d’abord, compositeur, auteur, vidéaste, photographe, Pygmalion. Toujours en éveil. Toujours en état de création et d’autocréation.
Depuis le début des années 70, ses multiples incarnations musicales dessinent un parcours résolument à part, à la croisée des mondes, entre rock, pop, électronique et chanson. D’un grand éclectisme sa discographie n’en reste pas moins parcourue d'une même tension, qui reflète un tempérament entier, intranquille, profondément esthète.

1-Un enfant du rock

Jay naît et grandit à Paris, où son père dirige une petite maison d'éditions musicales baptisée Monde Melody. Ses bureaux (au 6, rue Vivienne, à deux pas du Palais-Royal), sont aussi une boutique d'instruments de musique, où viennent se fournir des stars des années 60 comme Jacques Dutronc. Un pluvieux jeudi après-midi de 1963, il vit son "épiphanie rock'n'rollienne" en se faisant offrir par sa mère un numéro de Disco-Revue largement consacré à Gene Vincent. « En remontant la rue Pelleport, le magazine à la main, je me suis dit : "Voilà, c'est ça qu'il faut faire, c'est là qu'il faut être". » Beatles, Stones, Kinks, Dylan… impressionneront pour toujours sa vie de jeune garçon jusqu’en décembre 1968 où il apprend ses premiers accords de guitare et écrit (en anglais) sa première chanson : "Ballad Of A Man Like Me". En 1971, à 16 ans, il enregistre en neuf heures un premier album « Season » qui sortira sur le label de son père puis récidive avec un EP "Hello Life"en 1972. Il en vendra des centaines au lycée Voltaire qu'il fréquente avec son futur complice Christophe J.Quelques lignes dans » Rock et Folk » et  « Extra »,une première télévision (dans un cirque !!!) et en
1975, Christophe et Jay enregistrent ensemble, sous le nom The Beautiful Losers, un album
« Nobody Knows The Heaven » imprégné de l'univers des glam-rockers décadents. Si les ventes restent confidentielles, il est néanmoins remarqué par des oreilles averties : Yves Adrien , Patrick Eudeline, même l’hebdomadaire anglais NME lui consacre une chronique. Et pendant ce temps à Bruxelles, un jeune auteur (Jacques Duvall aka Hagen Dierks) tombe amoureux de ses chansons.


2-En vogue

En 1977, Jacques contacte Jay et lui propose de collaborer. Leur première œuvre commune sera un 45 tours de la sublime Marie-France ("Déréglée / "Daisy"), égérie de l'Alcazar, des nuits parisiennes et des photographes Pierre et Gilles. Mais surtout, Duvall entend faire chanter une adolescente au caractère bien trempé : c’est Lio, qu'il rencontre dans la médiathèque que dirige la mère de celle-ci. Pendant près deux ans, Jay et Jacques vont écrire plus de trente chansons pour la jeune fille. Leur ténacité finit par porter ses fruits, ou plutôt son fruit, puisque c'est de "Banana Split" qu'il s'agit. Signée en Belgique en 1979, cette chanson devient vite un hit international. Jay avoue volontiers l'avoir composée en moins de temps qu'elle ne dure... Après deux ans de travail, Jacques m'appelle, m'apprend qu'on a enfin décroché un contrat et que le premier single ne sera pas de moi. Ils voulaient partir sur une adaptation d’un vieux classique 60’s, j'étais furieux, je lui ai dit de m'envoyer le texte, et en deux minutes, j'avais composé le "Banana Split"» qui fera fondre jusqu’au Japon toute une génération électro-pop avant le terme (1980, tout rond). Il en suivra toute une moisson de tubes à double fond comme « Sage comme une image », « Amicalement votre », « Si belle et inutile ».
En parallèle à ces musiques pour Lio, Jay entame une carrière de parolier, avec des succès immédiats comme l’album ska / reggae « Kingston, Kingston » du groupe Lou And The Hollywood Bananas (tiens, encore ce fruit...). Il signe deux textes ("Palais Royal" et "Toute la ville en parle") sur l'album "Poses", qui marque le retour en grâce d'Alain Chamfort, après son départ de l'écurie Flèche. Le temps de quelques chansons il relance aussi le succès du joker Plastic Bertrand (« Sentimentale moi » slow de l’été 1979). Tout cela l'emmène naturellement à un premier album en tant que chanteur, en français: "Tendre est la nuit", enregistré à Los Angeles, et sorti en France le 6 mars 1980, jour de ses 25 ans. Manifeste soul, sophistiqué,l’album sera un succès d’estime et contribuera à renforcer son image d'auteur-compositeur en vogue. Fidèle, il continue d’écrire et/ou produire avec une certaine réussite, pour Lio, les Hollywood Bananas, Plastic Bertrand puis élargit ses collaborations en écrivant le texte « Indiscrétion » pour Julien Clerc. Jay s’amuse très sérieusement dans ce showbiz 80’s,boit du champagne l’après-midi à l’Hôtel Warwick avec Michel Polnareff.
Et en cette première moitié des années 80 il passera également beaucoup de temps au Studio d’Auteuil, haut lieu d’une scène parisienne new wave naissante (y côtoyant notamment Jacno), et produira plusieurs 45t pour Marie-France,le « Noir et Blanc » d’Hagen Dierks, « Image à Définir » pour l’actrice Anicée Alvina, le premier rap en français « A mon âge déjà fatigué » interprété par Pierre Edouard (frère de Marthe Lagache,égérie 8O’s),Teenie,Martin Circus, Anne Marenko,Cassie,Clara Capri pour qui il écrit avec J.Duvall l’hymne dancefloor « Maudit DJ », Wall Street, « Prise au Piège » et « Fille Cosmopolite » pour Malvina Melville et un nouvel album « La Force qu’on a en nous » annulé au dernier moment par sa maison de disques malgré une sortie annoncée. Tout cela mettra en valeur un travail sur le son et la production qu’il n’aura de cesse de perfectionner. Deux 45 tours de chanteur chez CBS en 1984 « Défense de Pleurer », « Heureux , Malheureux » seront remarqués, puis il produit Christophe J. ancien complice des Beautiful Losers (qui s'est illustré en 1983 avec un bel album solo chez RCA, "Sons Of Waterloo"). C’est dans l’entourage de celui-ci qu’il rencontre Jipé Nataf et décide de produire le deuxième 45 tours de son groupe Les Innocents. L'enregistrement de "Jodie" s'avère long et difficile, Jay est exigeant, mais le succès sera au rendez-vous.


3-Caplan, l'innocente

Parmi les amies qui gravitent autour du groupe, Jay remarque une jeune apprentie comédienne, aux cheveux noirs et au teint de porcelaine. Elle fréquente le cours Florent, mais n'est pas contre une expérience dans la chanson. Jay lui invente un nom, un personnage, un répertoire... Ce sera Jil Caplan, dont il sera également le producteur financier. Parallèlement il collabore avec l’éditeur Marc Lumbroso connu pour avoir découvert Jean jacques Goldman, sur deux nouveaux 45 tours en tant que chanteur, « Comme un Fou » et « Black and Blue » auxquels il manquera peu pour devenir de véritables hits et qui seront condamnés à « frissonner au top » selon la formule de l’époque.
Mais revenons à Jil Caplan et son album « A peine 21 » écrit par Jay en deux mois, et dont le très bel accueil se confirmera au fil de quatre singles passant beaucoup en radio « Oh! tous les soirs » « Comme sur une balançoire» « Cette fille n’est pas pour toi » et « Tard dans la nuit ». Jil multiplie les émissions de télévision et l’album finira Disque d’Or. Avec son look parisien androgyne et son phrasé nonchalant Caplan incarne parfaitement la sensibilité des chansons à la fois pop et profondes. Cette résonance remarquable entre l'interprète et son Pygmalion se prolonge, et même s'épanouit, sur l'album "La charmeuse de serpents" (1990) dont Jay est à nouveau auteur, compositeur, arrangeur et producteur. Le premier extrait "Tout c’qui nous sépare" est un tube immédiat, bientôt suivi par "Natalie Wood", "As-tu déjà oublié ?" et « Parle moi ». Ces chansons truffées d'images et de références, emmèneront Jil Caplan jusqu'aux Victoires de la Musique (Révélation de l'année 91, près de 300 000 exemplaires vendus), tout cela à l'aube de sa première tournée. Ce sera également l’occasion pour Jay d’entreprendre un travail sur les images, (il signe de nombreuses pochettes et clips). Stakhanoviste, il continue à écrire de nombreuses musiques pour Lio pour l’album Pop Modèle ( notamment « Fallait pas commencer » top 3 dans les charts) et Hélèna sa sœur à qui il refile une bonne vieille paire de « Lunettes Noires »,son premier 45t. A partir de cette période il passera près de 300 jours par an dans les studios d’enregistrement, dont le fameux Studio Garage, où il produira entre autres Louis Bertignac et les Visiteurs, La Fiancée du Pirate, Les Chiffons, Marie Léonor, Baroque Bordello, La Belle Equipe… sans compter les nombreuses expérimentations,demandes de collaboration et projets qui ne verront jamais le jour. Il produira aussi Valentin et Anna Betti dont les 45 tours seront très remarqués. Il enregistrera également deux duos avec Jil Caplan, mais c’est avec « The Price Of Love » un double album entièrement chanté en anglais, à une époque où les artistes français ne s'y aventurent guère, que Jay revient à sa carrière de chanteur. Nous sommes en 1989. Les techniques d’enregistrement lui permettent, comme il le fait pour Jil, de jouer tous les instruments de ce nouveau projet d’interprète. La critique sera unanime et accueillera ce travail très personnel à la mesure de ce que Jay y a mis. Il sera autant apprécié par la presse spécialisée que l’invité de nombreuses émissions de télévision (le fameux blind test avec Thierry Ardisson entre autres).
Après une « tournée du bonheur » réussie Jil se coupe les cheveux et sort un troisième album « Avant qu’il ne soit trop tard », plus sombre, électrique, difficile, dont elle signera quelques textes, le reste du disque étant écrit et composé par Jay.
Insatiable, il boucle en même temps l’enregistrement d’ « Honey on a Razor Blade » en 1993 (pour lequel il enregistre 40 titres,20 figureront sur l’album), et y pousse son travail de production plus loin encore. Hélas, la promotion n'a même pas encore commencé quand le label est stoppé net par le suicide de son directeur. Fnac Music n'est plus, et l'album restera une pièce rare. Collector également, « Carnets Fétiches », intense expérimentation littéraire entreprise tout au long des dernières années et que Jay refusera de voir publier par un éditeur peu scrupuleux et seulement intéressé par l’aspect en partie érotique et transgressif du manuscrit. Cette période s’achèvera comme une catharsis par l’enregistrement avec plusieurs musiciens d’un album quasiment live « Our secret Place » qui marque un retour à un certain Glam Rock des Beautiful Losers et qui restera lui aussi dans les tiroirs de Jay.
Honoré par le métier (Cœur de la création en 1988, médaille de la Sacem), Jay est également plébiscité pour des musiques de film. Le réalisateur Léos Carax le contacte plusieurs fois,appréciant énormément son travail, ils écriront ensemble une chanson pour « Mauvais Sang » qui malheureusement sera absente de la version finale du film.



4-A Reminiscent Drive / les années F-Com
1994, Jay épuisé par des années de travail forcené (on raconte qu’il finit l’enregistrement de ses derniers albums allongé sur un sofa), cesse sa collaboration avec Jil Caplan et la fréquentation des grands studios.
Ce n'est certainement pas un hasard si la liste alphabétique de ses chansons commence par "After Life" et finit par "You Are Free" ? En ce milieu des années 90, le faiseur de tubes a soif d'autre chose... Une musique instrumentale, débarrassée des diktats du format chanson, qui lui permettrait d'explorer un autre versant de sa sensibilité - clairement en rapport avec son questionnement spirituel. Le projet A Reminiscent Drive prend forme en 1995, sur un vieux magnétophone 8 pistes et des cassettes ferrochrome. "No Computer On This Record", peut-on lire, tapé à la machine, sur la pochette du premier EP "Flame One" (1996). Jay Alansky est accueilli à bras ouverts par le label F-Com, un des fers de lance de ce qu'on appellera bientôt la French Touch. Suivront deux autres EP « Embrace » et « Given » puis l'album "Mercy Street" (1997) et sa pochette au cerisier japonais, shooté par Jay qui à cette époque consacre la moitié de son temps à la photographie. Suivra un livre de collage « Visual Samples », et de nombreuses expositions de son travail sur l’image à l’occasion de la sortie d’Ambrosia en l’an 2000. Quelques sets de DJ, des mixtapes (Big Chill grand festival anglais), des remixes, (un très original « A ton étoile » pour Noir Désir devenu très recherché sur la toile), autant d’activités réalisées par Jay qui également soutenu par Patrick Rémy éditeur/journaliste réputé dans le monde de la photographie, poursuit de nombreux projets (femmes asiatiques, actrices), et est salué notamment par plusieurs prix honorifiques pour la mise en ligne de deux sites Internet. Les disques de A Reminiscent Drive sont distribués dans de nombreux pays (Royaume-Unis, Scandinavie, Allemagne, Japon…) et honorés par le public et la critique (Single of The Week dans le NME, Record Mirror, The Wire, Mojo « … la musique que ferait Ravel s’il était encore vivant aujourd’hui »).
« New York City Dharma », « Life is Beautiful », « Two Sides To Every Story », « Ambrosia » autant de titres remarqués et présents dans de nombreuses compilations de musique électronique (Hôtel Costes,etc…). Des cinéastes comme Agnès Varda utilisent ses morceaux.
Ambient, expérimentale mais hyper mélodique, libre de toutes contraintes et formatage, Jay crée avec A Reminiscent Drive une œuvre protéiforme et toujours surprenante.
En 2003, voyant le monde de l’électronique devenir aussi prévisible que sectaire, Jay sort un nouvel album sous son propre nom cette fois, toujours sur le label F.Com, on y remarquera un changement d’orthographe, Alanski s’écrivant désormais avec un Y. Son titre "Les yeux crevés" (qui est également une des chansons de l’album interprétée en français par Jay) sera contesté, jugé violent,trop psychédélique, « dark »et déroutant en opposition à sa pochette dessinée et coloriée. Le label demande à Jay d’effectuer une série de concerts, (Bruxelles, Printemps de Bourges, Nouveau Casino, China Club…). L’expérience est intéressante mais douloureuse. Poursuivant une fois de plus plusieurs chemins à la fois, Jay Alansky orchestre également son retour dans la chanson française avec le premier enregistrement d’une jeune chanteuse, Elfy. Ambitieux concept, les textes étant co-écrits avec celle-ci « Lisa sans son étoile » sort en 2002 sur une major,EMI. Bien qu’adoubé par de fortes personnalités (Catherine Breillat écrira la biographie de l’artiste, Asia Argento doit en réaliser les clips) l’album à peine quelques semaines après sa sortie, sera sacrifié par un remaniement du label. Changement de patron, nouvelles priorités, mise au placard. Devenu rare, c'est maintenant un album "culte" et très recherché, notamment par un certain public gay, qui en apprécie les subtiles ambiguïtés. Jay continuera la collaboration avec Elfy, deux albums, « Comme un loup » et « Les animaux » poussant encore plus loin la synthèse chanson / electronica seront enregistrés mais ne verront jamais le jour. Seuls quelques CDRs faits mains seront vendus lors de prestations de l’artiste.Jay écrira également à cette époque pour le magazine "Recording" un billet mensuel Speedway et de vastes articles et critiques sur les Beach Boys et Todd Rundgren,son héros.


5–Images, cinéma, retour en chanson…
Durant sa carrière d’auteur compositeur Jay aura fantasmé d’écrire pour certains grands noms de la chanson. Ainsi il rencontre Sandie Shaw, « la chanteuse aux pieds nus » au début des années 90, Lambert Wilson lui réclame un album, il envoie un titre à France Gall ou à Brigitte Bardot… C’est donc avec plaisir qu’il accepte la demande de Sylvie Vartan. Il lui propose trois chansons dont une écrite spécialement pour elle et deux déjà enregistrées par A. Betti. Paradoxalement, elle choisira ces dernières faisant écho à sa fameuse « Maritza » dans son interprétation de « Odessa » racontant l’exil d’une jeune russe s’installant à Paris. Une rencontre forte avec Buzy donnera le jour également à deux titres. Il continuera sa collaboration avec Jacques Duvall pour Marie-France et Lio (notamment « Le même sourire » en 2006). Il produira Thuy Nhan, débutera l’écriture d’un spectacle musical au sujet hors du commun avec Pierre Grosz, malheureusement stoppé net par l’incapacité de le monter financièrement. Il poursuivra son travail photographique explorant notamment l’univers SM avec un cahier d’images rarissime « Obsessive Flesh ».
En 2006 Jay Alansky propose à F.com un nouvel album « Comedy World » synthèse psychédélique, abrasive,et peut être trop rock’n’roll pour que le label accepte de le sortir, ce qui mettra fin à leur collaboration. La même année Jil Caplan et Jay Alansky emménagent chacun dans de nouveaux appartements... situés l'un en face de l'autre, dans la même rue. Ce hasard provoque des retrouvailles artistiques, concrétisées par l'album "Derrière la porte" (2007), entièrement réalisé dans le Pink Studio que Jay s'est installé près des Champs-Élysées. Une très belle presse salue ce disque, parfaitement en phase avec l'époque, où la culture ''chanson" et l’electronica fusionnent d'une façon assez unique. « Derrière la porte » s'inscrit comme un album charnière dans la discographie de Jil Caplan, et lui permet de relancer sa carrière par la scène (L'Européen, Le Petit Saint-Martin, tournée en Chine et en province...).
Parallèlement Jay écrira et réalisera « Les Stations Du Ciel », quatre films, 3h40 en tout. Habitué de l’autoproduction et fort de son expérience des images il cadrera, éclairera lui même cet ambitieux projet, entouré simplement d’une assistante de production et de 13 actrices, dont la mère de Marion Cotillard, Niseema Theillaud. Un des quatre films « Look Up, Prepare The Way ! » sera en grande partie tourné à New York.
Pour qui connaît ses photos, les couleurs, les contrastes sont typiques : tantôt trash- warholiennes, tantôt tendres à faire pleurer avec leurs dialogues à fleur de nerfs. Sous leurs faux airs de collages impressionnistes, ces films disent des choses importantes sur l’époque. Religion, « ultra moderne » solitude, masochisme, délitement du temps et de l’existence, les thèmes abordés sont graves, brutaux.Expérimentation totale ! La musique mais aussi l’écriture des dialogues extrêmement aboutie en sont également la marque.
Depuis, une collaboration avec l’étonnant Pierre Faa («le meilleur auteur-compositeur de langue française aujourd’hui», déclare Jay), donnera naissance à un album, «L’avenir n’est plus comme avant » paru au printemps 2011.
 Nobody Knows The Heaven des Beautiful Losers sera réédité sur les labels Lion Records/ Martyrs of Pop et jouira d’une reconnaissance de la presse la plus pointue. (35 ans plus tard !). A cette occasion Jay réalisera trois clips. La Fiancée, le groupe Nouvelle Vague, Jane Birkin, Philippe Katherine reprennent ses chansons.De nombreuses compilations utilisent ses "classiques électroniques" dont celles du célèbre José Padilla. Il écrit  les musiques d'un EP pour Vanessa Chassaigne et depuis quelques temps, sur le web, on peut suivre l’avancée de sa nouvelle et mystérieuse incarnation musicale sEYmour.
Jay a mis en ligne plus de deux cents vingt films expérimentaux (très sollicités sur Vimeo et son travail photographique peut être vu dans plusieurs blogs et sur Tumblr où ses photographies circulent abondamment.Il réalise de nombreux clips pour Emma Solal, Pierre Faa ( dont "L'art de n'pas y toucher" extrait de Tous Buzy (un "tribute" à la chanteuse) tourné à New York.
Son court-métrage "Monstruosa" a été en compétition au Fetish Festival de Kiel 2011 en Allemagne et peut-être vu sur plusieurs sites (ainsi que les quatre films des "Stations du Ciel").2012 et 2013 devraient ( entre autres ) voir l'intégralité de son projet électronique A Reminiscent Drive ressortir en digital ainsi qu'un double album Anthologie "Zoom Back Camera" sur le label allemand Peacelounge distribué dans le monde entier et en France par PIAS.
En janvier 2015 sort aux Editions de l'Harmattan le roman, "Hermine et le vieux jeune homme" et le onze février, l'album de Seymour "I Was a Gentleman". Suivra la réédition en vinyl de l'album SEASON (1971) sur Wah Wah Records, le très réputé label espagnol et France Chébran (avec le rap de Pierre Edouard, très apprécié par la blogosphère et la presse (Magic, Technikart, Rock&Folk etc...). En 2016 se tient une exposition des photographies argentiques ( 1995-2002 ) de Jay Alansky à la Galerie de l'Angle à Paris.

Voilà un phénix qui n'a pas fini de renaître...